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Vitamines B chez les ruminants :
hypothèses, recherches et impacts

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Vitamines B chez les ruminants : hypothèses, recherches et impacts

avec Dr Christiane Girard

Rumination 2.10

20.32 min

Où en sont les recherches sur la vitamine B chez les vaches laitières? Quelles sont les hypothèses et quels sont les impacts positifs présumés des suppléments de vitamines chez les ruminants?

 

Découvrez-en plus sur les modèles et recherches en cours avec la Dr Christiane Girard.

Notre invitée - Dr. Christiane Girard

Dr Girard a grandi sur une ferme laitière des Cantons-de-l’Est, au Québec. Elle a obtenu son PhD à l’Université Laval dans la Ville de Québec, et a ensuite suivi une formation postdoctorale au National Institute for Research in Dairying (NIRD) au Royaume-Uni. À son retour au Canada, elle a occupé un poste de chercheuse scientifique au Centre de recherche et développement de Sherbrooke d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.

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Sections et résumé

01:43:00 – Pourquoi avoir concentré vos recherches sur les besoins des vaches laitières en vitamines B et comment vos hypothèses ont évolué?

Dr Girard a commencé à s’intéresser aux vitamines lorsqu’elle a dû choisir un sujet pour son doctorat. Nouvellement enceinte et devant prendre des suppléments d’acide folique, elle a décidé de faire une revue de littérature sur les besoins en acide folique chez les mammifères. Elle s’est rapidement aperçue qu’il y avait très peu d’études sur les besoins des ruminants.

Après son doctorat et lorsqu’elle a commencé à travailler à Agriculture Canada, elle s’est d’abord penchée sur les besoins en acide folique des veaux, puisqu’il était plus facile de convaincre les intervenants des besoins pour les pré-ruminants dont la fonction ruminale est en train de s’établir. Les bactéries qui sont alors présentes dans le rumen ne produisent pas beaucoup de vitamines. Rapidement, elle a fait la transition vers la vache qui est en gestation et en lactation pendant une grande partie de sa vie, et donc qui devait avoir des besoins très importants en vitamines.

Son hypothèse était que l’animal est bien lorsque les apports sont égaux aux besoins, et que donner des suppléments pour ramener l’équilibre lorsque les apports sont plus faibles que les besoins devrait donner des effets positifs sur la production et le métabolisme.

Dr Girard explique qu’elle et son équipe ont découvert que la période critique est surtout celle qui entoure la transition et le début de la lactation, puisque pendant cette période l’animal est en bilan énergétique et de nutriments majeurs négatif. Ils ont aussi découvert qu’on ne pouvait pas dissocier l’acide folique de la vitamine B12, puisque ces derniers travaillent ensemble. Dr Girard explique en détail comment ils ont procédé pour arriver à ces découvertes, et pourquoi celles-ci ont eu lieu.

 

 

10:43:00 – Vous travaillez actuellement au développement d’un modèle pour cibler le besoin exact en vitamines B. Que suggérez-vous : commencer à utiliser les vitamines B aujourd’hui ou attendre le modèle?

Actuellement, il est impossible de prédire la quantité de vitamines disponible pour l’animal et les recherches sont encore à l’étape de l’essai-erreur. C’est la raison pour laquelle il faut absolument finir de développer des modèles précis. Mais pour l’instant, on constate des effets positifs.

 

 

14:14:00 – Quels sont les effets majeurs observés lors de la production de vitamines B chez les ruminants?

L’effet est différent selon les vitamines, mais on constate actuellement que la vitamine B12 a un effet positif sur la fibre NDF. L’acide folique présente également un effet positif. Dans les deux cas, on observe que plus la vache mange, plus il y a de fermentation et plus la masse microbienne se développe.

 

Les plus grands effets positifs sont observés pendant la période de bilan énergétique et nutritionnel négatif, alors qu’on améliore l’efficacité et donc qu’on réduit le gaspillage de nutriments. Tous les nutriments sont alors vraiment utilisés pour le métabolisme de la vache et sa production.

 

 

16:52:00 – Avez-vous également exploré les effets de la vitamine B12 et de l’acide folique dans le secteur de la reproduction?

En collaboration avec des professeurs de l’Université Laval, Dr Girard a effectivement vu des effets positifs sur la reproduction. L’intervalle entre le vêlage et la première saillie a diminué, et des études concernant le développement de follicules ovariens ont démontré que les suppléments de vitamines accélèrent la vitesse de développement.  

 

 

18:49:00 – En terminant, quel serait le message clé pour les vétérinaires, nutritionnistes et producteurs laitiers?

Dr Girard explique qu’il vaut la peine d’explorer l’utilisation des suppléments dans les troupeaux où on constate que le bilan énergétique est très bas en début de lactation. Lorsque les modèles seront développés, nous saurons exactement comment procéder.

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